Biographie
Née en 1985, Marie-Andrée Arsenault aime porter des robes de fée des étoiles. Elle a passé quelques étés à répondre à un nom inventé dans un camp de vacances où les ouaouarons chantaient la nuit. Elle a aussi raconté des histoires extraordinaires dans les parcs et joué avec les mots d’une maison d’édition où les monstres vivent dans les boîtes de céréales.
Titulaire d’une maitrise en création littéraire de l’Université du Québec à Montréal et d'une maitrise en éducation de l'Université de Sherbrooke, elle enseigne le français au secondaire depuis plus de dix ans. Elle est d'ailleurs connue, chez les enseignant·e·s, pour sa chronique « La classe de Madame A » dans la revue Lurelu. Elle aime aussi beaucoup offrir des ateliers de création dans les classes, notamment pour donner l'envie aux élèves de plonger dans l'univers de la poésie.
À l’automne 2014, Marie-Andrée a remporté le premier prix du concours littéraire Appartenance(s) organisé par le Conseil des arts du Canada et la société Radio-Canada. Depuis, elle a publié huit livres pour enfants chez Bayard Canada, Isatis, La Morue verte, La Bagnole, Québec Amérique et D'eux. D'autres titres sont à paraitre chez Dominique et compagnie, La Morue verte et Leméac jeunesse en 2023 et 2024.
C'est avec bonheur que Marie-Andrée voit que certaines de ses histoires touchent les coeurs et se démarquent. Ainsi, Les souvenirs du sable a été finaliste au Prix Tamarac Express 2016, Des couleurs sur la Grave a remporté le Prix Harry Black 2020, Un chemin dans la mer a été finaliste aux prix littéraires des enseignants de français 2022, volet poésie, et La guerre des pupitres est finaliste au Prix Mélèze 2023.
Entrevue
En troisième secondaire, nous avons lu la biographie d'Émile Nelligan en classe de français. Je me rappelle avoir été fascinée par la triste destinée de ce poète et par son célèbre « Soir d'hiver ». Au cégep, j'ai eu la chance de rencontrer une professeure passionnée par la poésie. Elle m'a fait découvrir « Le dormeur du val » d'Arthur Rimbaud ainsi qu'Hector de Saint-Denys Garneau et son poème « Cage d'oiseau », qui m'habite encore.
À l'université, ma trajectoire a changé quand j'ai été mise en contact avec la poésie des femmes. À la librairie coopérative, j'ai acheté, par le plus beau des hasards, le recueil La terre est ici d'Élise Turcotte. J'oserais dire qu'il demeure mon favori encore à ce jour, peut-être à cause du coup de coeur que j'ai eu pour lui.
Vers la fin de mon secondaire, j'ai vécu une période difficile. À cette époque, je me suis mise à écrire des textes de forme poétique pour exprimer mon état à mes proches. J'ai continué de le faire à l'université. Je ne sais pas si c'était de la poésie à proprement dit, mais c'était très libérateur.
Ensuite, de nombreuses années se sont écoulées sans que je réécrive des poèmes.
En 2018, une éditrice m'a mise au défi d'écrire de la poésie pour les enfants. J'ai immédiatement refusé, et ce, chaque fois qu'elle est revenue à la charge... jusqu'à ce que je décide d'essayer, un été, sans savoir ce que cela donnerait. J'ai pris plaisir à choisir mes mots comme des bijoux précieux, à peaufiner mes images et à réécrire encore et encore les vers jusqu'à ce qu'ils s'enchainent de la façon la plus fluide possible. En 2021 est finalement paru l'album poétique Un chemin dans la mer, dont je suis très fière.
Je ne me considère toujours pas poète.
En 2021, un éditeur m'a proposé de travailler sur un recueil poétique pour adolescents, ce que j'ai longtemps repoussé. Depuis quelques mois, je travaille très fort sur le projet ayant pour titre Le piège de soie. J'ai hâte de voir si mes mots parviendront à voyager jusqu'aux lecteurs, à résonner à l'intérieur.
Pour moi, les poètes lisent et disent le monde dans ce qu'il a de plus précieux, de plus subtil, de plus sensible.
Ils pratiquent un art de la minutie en déposant des mots fragiles sur des parcelles de réalité que certains lecteurs ne parviennent pas à voir.
Le travail des poètes en est un d'orfèvre. Ils tracent dans le monde des sillons d'or.
Je crois que j'aurais beaucoup de difficulté à choisir un seul poème à mémoriser dans l'anthologie! Mes élèves du secondaire ont souvent participé au concours de récitation et, au fil des ans, j'ai senti mon coeur battre en lisant et en entendant de nombreux poèmes.
J'ai donc envie de nommer plusieurs poètes dont les textes animent, pour diverses raisons, une flamme en moi :
- Louise Dupré (Il y a des larmes, Je ne trouve pas toujours);
- Rachel Leclerc (Et je ne sais plus);
- Dyane Léger (Avant que tout éclate en morceaux);
- Laurie Bédard (D'abord le bleu foncé pâlit le ciel);
- Francis James (Il va neiger dans quelques jours);
- Gaston Miron (Je t'écris pour te dire que je t'aime).